Néron Premiers pas
Nombre de messages : 15 Age : 32 PUF : Suk Lin Date d'inscription : 29/07/2008
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| Sujet: Evasion Mar 26 Aoû - 16:10 | |
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Aux lentes foulées sur ce sol tapis d'herbe, une silhouette blanche se détachait du ciel orageux de ce jour. Les nuages, comme d'épais morceaux de coton déchirés, commençaient à peine à camoufler les rayons du soleil de cette journée brûlante ; ils laissaient derrière eux des traînées poussiéreuses qui maculaient le ciel assombri ; et tout d'un coup, le vent chaud s'était élevé pour faire place à des tourbillons glacés. Néron avait levé la tête vers le soleil qui se faisait anéantir par cette armée de nuages. Bientôt, il perçut des ondes orageuses ; les bourrasques d'air frais qui le giflaient le firent frissonner. Il n'avait pas d'autres choses à faire que de commencer à trouver un abri, comme tous les animaux de son entourage, comme ces petits troupeaux de biches et de chevaux au loin qu'il apercevait. Les mères se dépêchaient d'appeler les petits pour les engouffrer dans les meilleurs refuges. Les prédateurs, tels que les pumas qu'il observait roder peu loin de là, épiaient discrètement quelques frêles bêtes.
Maintenant, il commençait à pleuvoir. Quelques fines gouttes douces et chaudes piquaient froidement l'étalon ; elles s'écrasaient sur ses poils mâchurés, s'épandaient sur sa robe opale et percolaient jusqu'à atteindre sa peau aguerrie, peau qui tressaillait malgré tout. Etrange comme les violences lui étaient épanches contrairement à des choses ténues, pareilles à de fines goutelettes, une douce caresse ou les paroles rassurantes d'une mère... et pourtant. La nature était elle-même étrange, mystérieuse et surprenante, alors pourquoi trouver une apagogie ? Il n'y en a aucune.
Dans sa rêvasserie, un éclair mira dans ses yeux brillants, les déchirant en deux comme pour exprimer une lointaine rancoeur enfouie au fond de son coeur. Néron releva le nez et, pendant quelques instants, songea les yeux clos. Un bruit sourd se fit enfin entendre et il ouvrit les paupières pour admirer ce spectacle où les herbes dansaient, sous le projecteur de la foudre et le roulement du tonnerre. Et lui, petit cheval blanc solitaire, il restait immobile au sommet de sa colline, à constater que la vie avait d'étranges formes pour être vécue.
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