| Qué calor |

| Qué calor |
[ premier message Thanato Phil ]

La chaleur. Etouffante, collante, poisseuse, agaçante, horripilante, irritante. Tant d’adjectifs divers et varié pour tenter de désigner cette profonde sensation de malaise et de suffocation. Même les dangereuses falaises semblaient souffrir de cette dernière. La terre était friable, d’une couleur terne et brûlée. Au loin, aucune végétation… A par peut-être quelques solides arbustes tapissés de fines aiguilles plus tranchante qu’une quelconque pierre taillée les rendant incomestible à tout animal doté d’une cavité buccale et d’une dentition normale. Quelques insectes, insensible à ce genre de température, voletaient de-ci de-là dans les profondeurs du canyon. Le bruissement d’aile incessant qui régnait en ce lieu produisait sans aucunes surprises une ambiance peu accueillante voire même repoussante.

Cependant, un autre bruit venait, par battues régulières, masquer le bruit perpétuel des insectes agités. Quatre battues, plus ou moins régulières, claquaient sur le sol d’une sécheresse accablante, provocant un son creux et coriace qui raisonné dans cette vallée ardente. Ce son était provoqué par des sabots. Quatre sabots d’un noir irrégulier rattaché de la base à des fines et longues baguettes. Ces dernières se rattachaient par leur extrémité à un corps étrangement peint ; un corps fin et délicat, fragile comme du cristal. Enfin, se fixait de part et d’autre du corps la tête et la queue.

Tout ce panache de couleur et de forme se nommait Bubbling Cherry. La petite jument appaloose marchait, non sans une certaine lassitude, à l’intérieur du canyon. Son flanc arrondi frôlait avec une douceur presque amoureuse la paroi des grandes falaises qui surplombait avec une gravité théâtrale le lieu. Avec une frénésie comparable au tempérament agité de la jument, sa queue bariolée frappait ses flancs avec une régularité à toute épreuve, assommant les parasites les plus impertinents. Le corps tout entier de la donzelle ruisselait sous la sueur. Ses naseaux avait pris une couleur flamboyante et expulsait l’air avec une force abusive, l’éjection étant toujours accompagnée d’un ronflement sourd et inquiétant. Mal aimable ? Oui, sans aucun doute. Cependant, elle avait soif, très soif et ses flancs creusés en témoignaient avec un méchant mépris. Une chose était sur : si elle ne trouvait pas la sortie bientôt, son corps allait le lui faire payer, de la même façon que le bourreau exécute le forçat…